La simplicité
On imagine souvent la simplicité comme une forme du laisser-aller. Je n’adhère pas à cette idée.
Pour un coiffeur, la coupe ultra simple d’un carré est bien plus difficile à maîtriser qu’une coiffure en dégradé aux boucles folles.
Seul les grands couturiers savent faire une petite robe noire parfaite. La petite robe toute simple, qui tombe juste, sans faux-plis, sans trop, sans pas assez. Aucun chichi, juste la ligne pure et bien dessinée du corps qu’elle révèle.
Le véritable écrivain n’a pas besoin d’une kyrielle d’adjectifs pour définir une situation, une sensation, une personne. Il prend le mot juste, sa phrase est simple même si le concept ne l’est pas. L’écriture est fluide, nette.
Le danseur étoile semble voler sur la scène, entre arabesques et entrechats il maîtrise tellement son corps qu’il exhale la simplicité, l’évidence du mouvement. Ces gestes qu’il a répété des milliers de fois pour les débarrasser de l’inutile, du cliquant et du m’as-tu-vu.
Et bien voilà, j’ai le culte de la simplicité en cuisine. J’aime l’accord juste entre les notes de parfums, pas 30 000 parfums en même temps pour essayer de donner un goût. Mais cela demande de la vigilance, de trouver les bons ingrédients, les meilleurs qui soient. De ne pas se contenter d’à-peu près, de ne pas masquer mais d’avancer ses produits fièrement au grand jour.
Il n’y a pas longtemps une amie blogueuse spécialisée dans la pâtisserie disait qu’il était essentiel d’utiliser des bons produits si l’on voulait aller vers l’extraordinaire. Il n’est pas possible de faire excellent avec du « moyen ». Non elle utilise des œufs bios, des beurres top qualité, des ingrédients de premier ordre en fait.
La simplicité c’est le contraire de la bêtise. C’est la pensée en action, la conscience des produits qu’on utilise et l’optimisation des qualités de ces produits. Le respect de la vie jusque dans l’assiette.
Parfois il est des plats qui sont comme des tableaux, riches et pleins de parfums, des notes d’arômes comme une symphonie, complexes et savants. IL y a de grands chefs qui imaginent et créent dans la subtilité et la richesse.
Je ne suis pas un grand chef, je suis une cuisinière qui apprend sur le tas en reproduisant des recettes du monde entier. J’ai réalisé plus de 3000 recettes différentes et aujourd’hui je me rends compte avec encore plus de force que la simplicité est ce vers quoi je doit tendre sans cesse.
Peut-être que je finirai par trouver que le bol d’eau est la meilleure des nourritures tant j’aurais chercher à aller vers le minimalisme ? Mais je crois que ça aussi c’est un extrême et comme tous les extrêmes : stupide.
Alors comme un expérience que je voudrais appliquer à ma vie, me dire : va vers le meilleur, essaie du mieux que tu peux, simplifie au maximum et ris de tes échecs parce que tu es en train d’apprendre.
J’ai déjà écris un article sur ma vision de la cuisine, il est ici. Je n’ai pas beaucoup changé, j’aborde juste un autre angle. Comme un apprentissage en continuité.
Bon voilà, une petite minute philo que j’avais envie de partager avec vous…
A bientôt et merci d’avoir eu la patience de me lire jusque là 😉