Le droit à l’erreur – un principe de vie
Qui n’a jamais fait d’erreur ?
Nous en faisons tous, presque tous les jours : des erreurs de compréhension, des erreurs de jugement, des gestes malhabiles, des phrases maladroites et même parfois des fautes d’orthographe ou de syntaxe ;).
Et alors ?
Parfois on se sent mal voire malheureux et même coupable. Non ce n’était pas bien, pas juste et on le sait on l’a compris. Mais voilà, on sait qu’on a mal fait et cela nous renvoie une image de nous dévaluée.
Pour peu que les autres s’y mettent et nous reprochent nos manques et nous voilà soit en colère, soit affligés.
Vous ne vous souvenez pas, mais petit enfant, vous avez appris à marcher : des chutes, des bobos parfois et puis le pas mal assuré qui veut tout de suite courir et qui s’étale mais se relève pour recommencer.
C’étaient les premiers pas de nos vies, les premières erreurs, là où notre volonté se mettait aussi en marche. Personne ne gronde un petit enfant qui fait de travers, on trouve cela naturel.
Et bien, vous êtes maintenant grands, sauf que même si vous marchez correctement il vous arrive de faire des erreurs dans d’autres domaines. Quoi qu’une erreur de marche maintenant puisse découler aussi d’une mauvais appréciation de votre tolérance à l’alcool…
Le problème selon moi ce n’est pas l’erreur, c’est la façon de l’envisager : la culpabilisation, la colère, la violence et l’enfermement.
Non au contraire j’estime que c’est bien de se tromper, de faire des erreurs parce qu’ainsi vous avancez, que vous comprenez mieux le monde, les autres et surtout vous même. Mais c’est bien uniquement si vous en prenez conscience pour rectifier ce qui ne va pas, si vous acceptez d’être faillible, de rater, de faiblir.
Faire, refaire, rectifier, recommencer, c’est le chemin qui mène à la réussite. C’est s’accrocher à la vie avec courage et dignité. Reconnaître que parfois on peut peu, c’est se donner la chance de pouvoir plus ensuite, d’être plus vigilant, plus intelligent.
Je suis persuadée qu’on se met parfois volontairement dans des situations très difficiles, qu’on se place dans des lieux ou qu’on rencontre des personnes qui ne nous vont pas du tout. Et je crois qu’on le savait et qu’on le percevait avant même de le vivre mais qu’il fallait passer par là.
Pourquoi fait-on des erreurs ?
Parce que (enfin selon moi) l’objectif d’une vie est d’avancer et si l’on se trouve dans un cocon bien doux et parfumé on n’a pas envie de bouger, on se sent si bien que tout reste immobile. Mais la vie est sans cesse en mutation, elle bouge tout le temps et nous aussi nous devons bouger pour être vivants (je ne parle pas d’aller danser la samba ou de courir le marathon) et c’est la mort qui ne bouge plus.
Nous sommes tous un monde en soi, si complexe, personne ne peut jamais savoir ce que ressent l’autre profondément. Nous avons nos masques pour nous adapter à la société. Et peut-être qu’en jugeant l’autre pour une de ses erreurs aurions-nous fait pire dans sa situation et son ressenti ? Peut-être mieux aussi, on ne sait pas !
Personne n’est plus intelligent qu’une personne pour elle-même, avec son être, ses sensations, sa compréhension du monde qui l’entoure, elle va faire des erreurs qui correspondent à son chemin de vie, va rencontrer les personnes (bonnes ou mauvaises) qui vont l’aider à comprendre et à avancer.
Oui elle va faire des erreurs, elle va chuter et avoir mal comme le petit enfant qui débute comme un château branlant. Mais elle va se relever et avancer à nouveau… parce que la vie c’est aussi cela.
Et si on commençait par dire à un petit enfant qu’il a fait une erreur au lieu de lui dire qu’il a fait une bêtise ? Ne croyez vous pas que la vision du monde ensuite serait différente pour lui ?
C’est un principe de vie : tomber pour se relever, cela demande le courage de répondre à la vie et c’est selon moi là que se trouve toute la dignité de l’être humain. Non pas d’être plus fort que les autres ou fort tout court mais de se relever après une erreur… toujours…