Aimer ou être amoureux
Je crois que je viens de comprendre après 53 ans de vie la différence entre aimer et être amoureux.
On a presque tous un besoin de se sentir aimer et d’aimer, de ressentir ce sentiment merveilleux d’union à un autre être. On a des espoirs, des envies, des besoins et l’on cherche la personne avec qui l’on pourra échanger tous ces moments précieux et uniques.
Quand dans la multitude des rencontres humaines on semble avoir trouvé la personne qui pourrait répondre à nos besoins. Notre cœur se met à battre et l’on met une énergie folle à entrer en contact avec cette personne.
Ce faisant on rêve, on place sur l’autre nos désirs et nos envies. On ne le connait pas cet autre, on vient de parler un peu avec lui, de le voir parfois et se dessine une sorte de monument spécial : la statue de l’autre.
On le ou la place sur un piédestal, on lui prête les qualités essentielles qu’on attend de l’autre. Et si jamais dans le temps la relation perdure, alors apparaissent les fissures de cette statue. Non il (ou elle, ça marche aussi bien) n’est pas généreux, non il ne fait pas attention à ce que je ressens, non il me laisse seul(e) dans mes tourments, non il pêche pour ceci ou cela. Et le temps emporte la belle image pour ne laisser qu’un pauvre être humain aussi faillible et faible que les autres.
Et là on se dit, il ou elle m’a déçu.
Mais parfois, on continue à percevoir malgré ces fragilités la beauté de l’autre. On continue à vouloir sa compagnie malgré les disputes ou les déceptions. Je crois que ça c’est l’amour, mais qu’il demande du temps et la confrontation à la réalité.
Lorsque j’éprouve de la déception, c’est uniquement ma responsabilité de ressentir cela. Ce n’est jamais la faute de l’autre. Je crois que l’autre est l’autre, en dehors de moi. Qu’il a son vécu, son parcours, sa sensibilité, sa façon de voir la vie et de la comprendre. L’autre est un monde qui parfois est hors de ma portée.
Et si je suis déçue je ne le dois qu’à moi-même, parce que ma vue limitée par ma propre expérience n’a pas su déceler la réalité de ce qu’il est.
Lorsque je veux me représenter l’autre à la mesure de mon désir, je suis déçue, je le limite à mes pensées à un rêve alors que l’autre est bien plus que cela.
Je suis responsable de ce que je dis, de ce que je ressens, de ce que je pense et de ce que je fais. Si j’éprouve un sentiment négatif ou positif, je ne le dois qu’à moi-même. C’est ma responsabilité, l’autre n’y est pour rien.
L’autre n’intervient que dans la mesure où je lui laisse la place et que cela m’entraine à tenter de comprendre ma propre personnalité et ma propre histoire. Merci M. Freud…
Je suis responsable de moi, absolument et entièrement, mais en aucun cas de ce que dira, ressentira, pensera ou fera une autre personne.
Maintenant quand je suis amoureuse, je sais que c’est d’un rêve. D’un idéal presque enfantin et immature d’un prince charmant. Parce que cette personne grande, noble, forte, généreuse, intelligente, belle, courageuse, à l’écoute, sensible et drôle…. et qui en plus s’intéresse à moi (important ça !)… n’existe pas.
Mais parfois j’aime, et ça c’est une autre histoire 😉 mais en général c’est assez maladroit !
Voilà j’ai essayé de définir la différence pour moi entre aimer ou être amoureux.
Et vous qu’en pensez-vous ?