C’est pas moi c’est lui !
« C’est pas moi c’est lui », c’est une phrase que l’on peut facilement entendre dans une cours de récréation.
Une dispute, un échange acrimonieux, parfois même des coups, un surveillant intervient et chacun des enfants crie « C’est pas moi, c’est lui ».
La faute est déplacée vers l’autre, forcément c’est l’autre qui a mal fait, c’est l’autre qu’il faut désigner comme le coupable à cette dispute. Plein de son bon droit l’enfant explique « il a dit du mal de ma mère » (enfin dans les jeunes générations on dit « il a traité ma mère »…) et l’autre « C’est lui qui a commencé, il a donné un coup de pied dans mon cartable ». Voilà, tout est dit.
Non tu n’as pas à donner un coup de pied dans son cartable, non tu n’as pas à « traiter » sa mère.
Et ça continue plus tard : c’est pas moi, c’est lui !
Sauf que là, ça devient plus grave, parce que si toute la faute incombe à l ‘autre on ne peut plus rien faire pour changer, pour que ça marche.
Ce n’est plus de notre juridiction, seul l’autre peut faire que ça marche et vous savez quoi ? On devient victime, victime de l’autre si mauvais qui a tous les pouvoirs et nous pauvres choses sans défense nous sommes obligés de subir.
Vous y croyez vous ? Qu’une personne peut tout et l’autre ne peut rien ?
Qu’il y en a une bonne et une mauvaise ?
Et si finalement nous n’étions que la réponse à l’attitude de l’autre, que si on se bat c’est parce qu’on nous a donné un coup de pied dans notre cartable ou qu’on a insulté notre mère.
Il n’y a pas de victime là, on reconnait, oui je me suis battu parce-que… oui j’ai mal fait, parce que… oui je reconnais.
Et l’étape suivante, la réflexion : je pense que j’aurais dû, la prochaine fois je ferai différemment, j’ai avancé, j’ai compris, j’ai grandi, j’ai accepté mon erreur et j’ai progressé.
D’erreurs en erreurs, de défaillances en rectifications on avance vers la connaissance de soi, des autres et du monde. On n’est plus victime, on devient acteur.
Oh pas des super stars, non, juste des personnes qui posent des actes en responsabilité, des personnes qui ne se plaignent pas, qui n’accusent pas sans cesse les autres de leur malheur, qui acceptent leur part de difficulté sans la diffuser autour d’elles, avec respect, dignité et surtout conscience.
C’est pas lui, c’est moi…
La vérité n’est qu’une série d’erreurs rectifiées, j’aime bien cette phrase.